Le 19 septembre, nous passons au Malawi.
Poste frontière très facile. Pas de visa à payer. Carnet de passage en douane rempli rapidement. Assurance achetée pour un mois, 5000 k (25 euros).
A propos d'assurance, nous avons essayé d'acheter la carte jaune qui couvre les pays du sud et de l'est de l'Afrique depuis notre arrivée en AS, en vain... Nous avons essayé en AS, en Namibie, au Malawi, toujours la même réponse : si vous n'ètes pas résident dans le pays, on ne peut pas vous la délivrer. Avant (deux ans en arrière), il n'y avait pas de soucis pour l'avoir. Il semblerait que les choses aient changées. Nous prenons donc des contrats au tiers dans chaque pays, ce qui revient un peu plus cher. Ex : au Malawi, un mois coûte 5000 K et un an, 15 000 k. Pour l'AS et la Namibie, lorsqu'on fait le plein de carburant, on paye une taxe qui correspond à une couverture au tiers pour les frais médicaux mais non les frais matériels. Du coup on n'est pas obligé de prendre un contrat d'assurance. Si on envoie quelqu'un à l'hosto, c'est l'état sudaf qui paye mais si on envoie une voiture au garage, c'es pour notre pomme. Pour les autres pays, on peut prendre un contrat à la frontière. 1 mois revient en moyenne à 25 euros.
Ce petit point administratif évoqué, revenons au Malawi.
Dès la frontière franchie, nous passons dans un autre environnement, celui des plantations de thé. Des collines à perte de vue, recouvertes de buissons bien verts et taillés au carré. Les routes sont bonnes mais étroites, sans bas cotés et il y règne un trafic incessant de vélos et de piétons. Faut faire gaffe à ne pas rouler sur quelqu'un... Le volant à gauche, pénalisant lorsqu'on double est un avantage dans ce cas.
Nous arrivons à Blantyre où nous nous arrêtons dans un shoprite tout neuf avant de nous installer au backpacker, Doogles.
Petite négociation et nous obtenons de façon officieuse la gratuité pour les enfants. En résumé, on s'arrange avec le barman et le gérant n'est pas au jus... On s'installe pour quelques jours car nous souhaitons obtenir la carte jaune (voir précédemment), trouver une table et des filtres à huile pour le TD5. L'endroit est sympa et en quelques heures nous connaissons tous les employés de l'endroit. Clo commence son dico Malawi / français avec leur aide, comme dans chaque pays que nous traversons. Elle est notre experte en linguistique, ce qui nous permet dans chaque pays d'apprendre les mots de base dans le langage local qui bien sur sont très appréciés même si notre prononciation n'est pas top.
Au Doogles, nous faisons connaissance de Dominique. Elle avait entendu les enfants parler français et avait discuté avec eux. Dominique est française et dirige l'antenne d'AGS à Blantyre. Elle est bien contente (nous aussi) de discuter en français car apparemment, il n' y a pas beaucoup d'expat frenchies au Malawi.
Elle nous donne quelques conseils sur les routes à prendre pour monter nord que nous suivront.
Nous rencontrons également un jeune couple d'anglais qui eux sont descendus par la cote est, avec... une 125 routière... (voir photo)
Chapeaux bas.
Nous trouvons à Blantyre notre nouvelle table qui dort toujours dehors le soir mais attachée au chassis et un filtre à huile rotatif.
Nous sommes prêts à aller au bord du lac. Nous faisons cap vers Senga bay et nous stoppons au Wheel house campsite. Un endroit qui a du être top mais qui a bien vieilli, certainement par une absence de maintenance. Une " grand mère" afrikaner tient le campsite. Dure en négociation, elle voulait que les enfants payent plein pot ... il a fallu en arriver à lui dire que personne ne les considérait comme égal aux adultes à part elle afin d'avoir un prix raisonnable. Pour preuve était qu'ils n'avaient pas le droit de vote, que nous étions encore responsables de leurs actes et que leurs crottes étaient plus petites que celles d'un adulte. Qu'est ce qui faut pas dire parfois...
Le voisin de ce campsite est une ferme de poissons, les fameux cichlids. En fait de ferme, cela n'en est pas vraiment une car ils n'élèvent rien du tout. Des plongeurs capturent les poissons qui sont stockés dans différents bassins jusqu'à ce que les commanditaires viennent les chercher. A ce moment là, ils sont présentés dans des aquariums où ils sont traités et mis en quarantaine avant de prendre le chemin vers d'autres continents pour embellir les salons de quelques aquariophyles... On a payé le droit d'entrée et on a pu voir les fameux cichlids, vu que l'on a pris le parti de ne pas se baigner dans le lac, tout du moins au sud, à cause de la bilharziose.
Pendant notre séjour au Wheelhouse, nous discutons longuement avec un couple qui prend la même route que nous mais plus vite et nous passons une "super" soirée grace à un overland truck qui s'installe à coté de nous et dont les "clients" vont faire la fête jusqu'à point d'heure. Mais on n'a pas appelé le syndic.
Nous reprenons la route vers Nkhotakota. Nous allons au Mlambe camp. Un conseil pour ceux qui voyagent dans le coin, n'y allez pas. C'est un belge qui tient ça et ça c'est passé très mal. Nous n'en dirons pas plus. A éviter.
La route nous amène un peu plus loin au Sani camp. Là, par contre c'est une très bonne adresse. Nous nous installons, seuls clients de l'endroit. Et c'est l'annif de mini Jo. Donc grand repas au resto du camp avec un superbe poulet / frites et un joli gateau de crèpes pour y planter 9 bougies. Jo a eu comme cadeaux un joli nounours acheté en douce au Mozambique et deux playmobils que nous avions planqués dans la cellule au moment du départ pour le noel 2008/2009. Tellement bien planqué qu'on les a retrouvés il y a deux mois au Zimbabwe...
Pendant la nuit un méga vent se lève et nous découvrons le matin une véritable mer devant notre porte avec des creux de plus d'un mètre. En fait il faut se rappeler à chaque instant que nous sommes face à un lac car il est tellement vaste qu'on se croirait encore au bord de l'océan indien... sans les marées.
Le lendemain, alors que nous étions en pleine action, après un journée de cours, assis sur nos chaises, une bière à la main (uniquement les adultes), nous voyons arriver une tatayoyo qui nous semble familière, avec une plaque qui nous parait française... Effectivement, sort de la voiture un grand gaillard torse nu et une petite brunette torse couvert que nous avions croisé en juillet en Namibie. Jeanmi et Delphi, mieux connus sous leur nom de guerre : toudoux. Ils sont partis en novembre 2008. Après un passage en Amérique du Sud, ils se baladent maintenant dans le sud de l'Afrique. Bien évidemment ils s'installent à coté de nous, bien évidemment on va papauter sans arrêt, surtout les filles; pas vrai Jeanmi ? et bien évidemment on va passer de super moments ensemble. En fait, on va passer 9 jours ensemble. Après s'être senti les fesses pendant deux jours et voyant que l'on n'allait pas se mordre, nous décidons de faire un bout de chemin together vers le nord jusqu'au parc de Nyika.
Nous faisons une halte au Flame Tree Campsite, super et pas cher du tout, du tout. On s'installe même sur la plage de sable blanc et très fin, histoire de se planter et de sortir les plaques qui prenaient la poussière... Jeanmi et Hugo jouent avec leur canne à pèche et nous mangerons quelques filets de poisson, achetés...
Le bord du lac est rempli de petits coins de paradis où on s'oublierait facilement à rien faire.
Malheureusement pour Jo, les bords du lac sont moins agréables car elle se tape une otite. Nous la traitons mais cela ne s'arrange pas trop. Nous allons donc à l'hopital rural de Chintheche. Un docteur, en fait le docteur (il n'y en a qu'un) nous reçoit prioritairement. Hé ouai, on est blanc... On change d'antibio et Jo a droit à une injection de pénicilline qui fait très mal. Bilan, elle ressort de là avec mal à l'oreille et mal à la fesse... Mais deux jours plus tard, c'est fini, l'otite n'est plus qu'un souvenir.
Au moment de payer la consultation et le traitement, le docteur nous informe que c'est gratuit... car subventionné par des ONG. Nous décidons de faire un don. Nous allions laissé l'équivalent d'une consultation en France mais le docteur nous dit que 5 euros est déjà bien suffisant comme donation. Bon.
Nous traçons donc vers le parc Nyika. Nous passons par Mzusu pour envoyer les éval du CNED mais manque de pot, c'est samedi et nous arrivons une demi heure après la fermeture de la poste. Nous faisons des pleins en tout genre et nous continuons la route qui va devenir une piste.
La nuit arrivant
et étant encore loin du parc, nous nous mettons en quête d'un endroit pour dormir. Nous le trouverons au Eva Demaya Center, un centre de santé aidé par une assos hollandaise. Le gardien checke avec le responsable et nous sommes les très bienvenus à camper avec eux.
Nous passons une bonne soirée autour d'une table en béton, énorme. Nous visitons leur système de production de gaz qui alimente la cuisinière. Un système simple et efficace qui fonctionne par gravité via plusieurs bassins avec comme matière première un mélange de bouse de vache et d'eau. Une tonne de bouse est fermentée par semaine qui se transforme d'un coté en gaz et de l'autre en fertilisant pour les champs.
Le lendemain nous atteignons le gate du park. Nous n'y resterons qu'une journée. En cette saison c'est suffisant car le plateau se balade à 2200 m et il fait encore un peu frais pour les zanimaux qui sont encore en bas dans la vallée. Tout ça pour dire que l'on ne verra pas beaucoup de zanimaux mais le paysage est joli et vaut le détour. Nous prenons une piste "only 4x4" et rejoignons l'unique campsite du parc. Le campsite n'est pas très cher pour un parc mais un peu, vu le service proposé d'autant plus qu'il a brulé il y a trois semaines... Quelques souches fument encore de ci de là. C'est pas bien grave, on est seul et on passe encore une bonne soirée avec les toudoux.
Le lendemain nous allons vers le nord pour voir le bord de l'escarpement du plateau. Nous laisserons derrière nous miss deph dans le land, bloquée par un torticolis. C'est vraiment pas confort les hilux... Nous partons donc dans le fameux hilux avec jeanmi pour une dernière balade sur le plateau en croisant nos doigts pour nos cervicales, ha ha ha.
Le soir, nous bivouaquons au gate sous la surveillance d'un ranger à la mine patibulaire, armé d'un vieux fusil qui vient nous voir toutes les 5 mn pour nous dire qu'on est en de bonnes mains; mouai.
Et puis, et puis, le lendemain après un dernier poulet / frites nous disons au revoir à nos deux compagnons agréables de voyage, eux allant sud et nous montant nord. Jeanmi regrette qu'en neuf nuits passées ensemble on n'est pas réussi à se la... (si vous le croisez vous lui demanderez ce que l'on a pas réussi à faire), deph regrette déjà la nouvelle station radio qu'elle écoutait sans cesse depuis neuf jours et nous, nous regrettons les admirables imitations (si ça en étaient) de Gouloum et tout simplement d'échanger des histoires.
Nous nous arrêtons au Chitimba Beach Campsite pendant 4 jours pour reprendre le rythme scolaire qui avait un peu souffert de l'otite et de la visite du parc et pour s'acclimater aux nouvelles températures qui nous sont soudainement tombées dessus. Le matin à 6h00, il fait déjà ou encore 28° dans la cellule... tout le monde avance au radar.
Un autre land s'installe à coté de nous. Un couple d'anglais qui descend par la cote est, bien sur nous échangeons bons plans et coordonnées GPS.
Nous partons de là un samedi pour être avant midi à Karonga et avoir une chance d'envoyer les éval. Mission accomplie, elles partent vers la France. Nous cherchons quelques produits, en vain tel que du lait, de la sauce tomate et autres petites bases alimentaires.
Nous visitons le musée où nous pouvons voir un joli squelette de dinosaure du coin et quelques cranes d'humanoides trouvés également dans le coin.
Nous poussons vers la frontière car nous dit on, nous trouverons un endroit pour dormir... Qu'ils ne trouvèrent jamais... 15 h00, tant pis on passe la frontière et on verra bien de l'autre coté.
La sortie se passe sans pb.
Le Malawi a été une belle découverte. Des gens sympas, accueillants au contact facile où on n'a ressenti aucune situation oppressante.
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On the ...
Lac Malawi
Pèche à la mouche...
Des femmes passent des journées entières à ramasser ces cailloux sur la plage. Ils servent à décorer les maisons.
Art savoyard.
Jeux de plage.
L'un fatigué, l'autre avec une otite.
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